Rencontre avec Jean-Sébastien Bélanger, directeur du développement philanthropique

13 septembre 2024
Photo de Jean-Sébastien Bélanger, directeur du développement philanthropique
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Jean-Sébastien Bélanger, directeur du développement philanthropique

Est-ce que tu peux te présenter et nous parler de tes expériences dans le milieu philanthropique ?

Mon nom est Jean-Sébastien Bélanger. J'ai travaillé au Musée des beaux-arts de Montréal pendant plusieurs années où j’ai commencé en sortant l'université. J’y ai eu toutes sortes d'emplois et de responsabilités, pour finalement me joindre au service de développement philanthropique, complètement par hasard.

J'ai entre autres travaillé sur la campagne majeure et annuelle, en plus de m’occuper du télémarketing pour le développement. En équipe, on a monté tout le programme des membres du musée : les cercles philanthropiques, le cercle des jeunes philanthropes, le cercle des anges, et on a réactualisé celui du président. J’ai aussi travaillé sur des campagnes par projets, les dons majeurs et les dons planifiés. Je me suis occupé de la conversion de visiteurs en abonnés et d’abonnés en donateurs, de la billetterie... toutes sortes de choses ! J’ai été à la Fondation jusqu’à mon départ en 2021.

Quelle approche est privilégiée en philanthropie ?

Il n'y a pas un modèle unique, il y a plusieurs modèles. Je ne pourrais pas répondre de manière empirique pour toutes les organisations. C'est très variable d'un organisme à l'autre, mais la philanthropie « grand public » est maintenant beaucoup axée sur le numérique et elle est automatisée. Les donateurs sont en relation avec l’organisation et sa mission, mais tu n’as pas nécessairement une personne qui t’est attitrée parce que le bassin de personnes est trop large.

Après, comme n’importe quel modèle, quand tu deviens grand donateur, dépendamment de l’importance du don, là tu rentres dans un portefeuille avec quelqu’un qui t’est attaché et qui s’occupe de toi. Ça comprend du « one-on-one », des appels téléphoniques, des courriels. C’est un modèle courant, je dirais ; on est plus dans le relationnel.

Cependant, ça peut varier d'une institution à l’autre. J'ai travaillé, par exemple, pour une organisation qui n’avait pas de donateurs grand public. Ils avaient soit des compagnies, des fondations ou des individus fortunés qui étaient approchés, tandis qu'à la Mission Old Brewery, c’est un peu un mélange des deux approches. Ici, on sollicite le grand public, car la cause de l’itinérance rejoint tout le monde d’une manière ou d’une autre. C'est une cause qui peut ne pas nous toucher directement, mais c'est sûr qu'on ne peut pas l'ignorer.

Qu'est-ce que tu aimes dans ton travail ?

J'ai toujours été dans des organisations à but non lucratif parce qu’il faut que je partage la mission de l'organisme pour lequel je travaille. J'aime la philanthropie pour les rencontres que tu fais, alors que c’est plus difficile dans d'autres métiers où, mis à part tes collègues, tu n’es pas amené à rencontrer de nouvelles personnes. J’aime rencontrer les gens, les connaitre, comprendre qui ils sont, quels sont leurs intérêts. J’ai plein d’amis que je me suis fait grâce à la philanthropie. C’est un beau métier, tu travailles avec du monde super engagé et généreux et qui ont le goût de changer les choses ; c’est très diversifié comme milieu. Tu es aussi appelé à vouloir tout savoir de l’OBNL pour bien la présenter.

Qu'est-ce qui t’a amené à la Mission Old Brewery ?

Honnêtement, en voyant ce qui se passe en ce moment en itinérance, j'avais l'impression qu’il fallait que je fasse quelque chose. J’ai décidé de changer de domaine, de me diriger vers le communautaire. Quelque chose qui était plus proche de mes valeurs.

Je suivais James Hughes, président et chef de la direction de la Mission Old Brewery, depuis quelques années. Je suis quelques personnes sur les médias sociaux, dans les médias, des gens que je trouve visionnaires, qui changent les choses et qui proposent des solutions qui sortent de l’ordinaire. Et James a ce genre de projets, qui sont positifs, qui ne consistent pas juste à ajouter des lits en urgence ; sa vision est beaucoup plus large.

Donc, lorsque j’ai vu que le poste de directeur du développement philanthropique était ouvert ici et que j’ai reçu un appel de la chasseuse de têtes, je me suis dit qu’il fallait que j’aie ce poste. Je trouvais que James avait des solutions concrètes face aux problèmes qu’on peut régler. Car, pour moi, quand tu te promènes et tu vois des gens en situation d’itinérance, c'est comme un échec social.

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