Aujourd’hui, les deux plus grandes organisations communautaires venant en aide aux femmes sans-abri et en difficulté au Québec, l’Association d’entraide Le Chaînon et le Pavillon Patricia Mackenzie, unissent leurs forces au Robin des bois, 4653 boulevard Saint-Laurent, pour mettre en lumière l’iniquité persistante dans le financement public des services dédiés aux femmes dans le besoin.
Selon Florence Portes, directrice du Pavillon Patricia Mackenzie, le gouvernement du Québec force les organismes communautaires qui aident la plus grande proportion de femmes en situation de pauvreté et de marginalité à faire plus avec moins. « Sur les 10 millions de dollars annoncés en juin dernier par le gouvernement du Québec pour soutenir les services aux personnes sans-abri, Le Chaînon et le Pavillon Patricia Mackenzie ne recevront rien ou presque chacune », souligne-t-elle. « Le manque de financement publique et équitable affecte directement les services offerts au plus de 600 femmes sans-abri que le Pavillon Patricia Mackenzie accueillent chaque année », rapporte madame Portes.
Marcèle Lamarche, directrice générale du Chaînon, ajoute que les méthodes de financement du gouvernement québécois sont discriminatoires à l’égard des femmes les plus vulnérables de notre communauté. « En 2009, le gouvernement du Québec acceptait de financer 50 % des coûts des services d’urgence pour les hommes sans-abri. Pour une raison incompréhensible, le même gouvernement n’a pas cru bon de reconnaître le même financement pour les services offerts aux femmes. Ainsi, le financement public couvre à peine 9 % des coûts des services offerts par le Pavillon Patricia Mackenzie et Le Chaînon », affirme madame Lamarche.
En 2018, est-il acceptable pour le gouvernement de financer différemment les organismes communautaires de santé et de services sociaux, selon le genre des utilisateurs?
Le Pavillon Patricia Mackenzie et Le Chaînon se demandent pourquoi des organismes faisant, à Montréal, un travail similaire au leur, auprès de la même clientèle féminine, peuvent recevoir jusqu’à 100 $ par lit, alors qu’ils n’obtiennent en moyenne que 9 $ par lit. Ils soulignent que la formule de financement du gouvernement fait en sorte qu’à Montréal, les organismes communautaires venant en aide aux femmes sans-abri et en difficulté sont placés dans une situation de concurrence. Malgré cette iniquité, les deux organismes restent unis et solidaires avec l’ensemble de leurs consœurs.
« Nos élus doivent reconnaître qu’il est temps d’accorder, une fois pour toutes, le même respect aux ressources d’hébergement, sans exception et sans discrimination. Cela ne peut se réaliser qu’avec une aide financière suffisante et récurrente qui permettra à nos deux organisations d’accomplir notre travail autrement que de peine et de misère », ajoute madame Lamarche.