Campements à Montréal: au-delà des démantèlements, des solutions existent

22 janvier 2025
James Hughes
Photo de divers objets rassemblés lors du démantèlement de campement utilisé par des personnes en situation d'itinérance.
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Photo : Agence QMI, Mario Beauregard

L’itinérance dans les espaces publics de Montréal n’est pas un choix, mais une conséquence directe de la crise du logement et du manque de ressources adaptées. Le récent rapport d’un comité de réflexion sur l’itinérance hors refuge le confirme : nous devons agir rapidement pour aider ceux qui, faute d’options, dorment dans des tentes ou des abris de fortune.

L’échec des solutions temporaires

La situation est alarmante. Le nombre de personnes dormant dans les espaces publics ne cesse d’augmenter, engendrant des enjeux de santé et de sécurité. Et le démantèlement des campements, lorsqu’effectué sans offrir de solutions d’hébergement transitionnel ou de relogement, ne fait que déplacer le problème et aggraver la précarité des personnes concernées. Cette approche mobilise par ailleurs inutilement les ressources municipales et policières qui pourraient être mieux investies autrement.

Montréal doit s’inspirer des meilleures pratiques et moderniser son approche. D’autres villes canadiennes ont adopté des protocoles d’intervention clairs et efficaces. En période de saturation des hébergements d’urgence, les autorités devraient privilégier la tolérance face aux campements et renforcer l’accompagnement psychosocial plutôt que l’éviction.

Des actions concrètes et immédiates

Le rapport du comité propose une feuille de route claire pour répondre au phénomène des campements par l’entremise de mesures concrètes. Cette stratégie repose d’abord sur l’adoption d’un nouveau cadre réglementaire harmonisé à l’ensemble des arrondissements, permettant de tolérer la présence de campements pour une durée limitée. Elle préconise également le déploiement de services essentiels directement dans les campements, notamment en matière d’intervention sociale, d’hygiène, d’entreposage et de soins de santé adaptés. Finalement, il est impératif de prioriser la mise en place pour les occupants de ces campements de trajectoires de sortie vers de l’hébergement temporaire ou des logements modulaires.

Parallèlement, accélérons le déploiement de solutions éprouvées. La construction de logements sociaux doit être priorisée, avec des trajectoires adaptées pour les personnes qui ne fréquentent pas les hébergements traditionnels d’urgence. Bonifions également les équipes de soutien communautaire en logement social et en stabilité résidentielle pour s’assurer que les solutions soient durables.

Un appel à la mobilisation

Le rapport du comité propose 15 pistes de solution qui font largement consensus. Leur mise en œuvre nécessite un leadership fort et conjoint du milieu municipal et du réseau des CIUSSS. Ces acteurs doivent également exercer une pression soutenue sur les autres ordres de gouvernement pour obtenir les ressources nécessaires.

Le temps n’est plus aux constats, mais à l’action.

Car Montréal peut – et doit – faire mieux.

James Hughes
Président et chef de la direction

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