Pour plusieurs personnes, croiser un homme ou une femme sans-abri provoque un malaise. Que faire? Quoi dire? Voici quelques trucs et conseils judicieux recueillis auprès de nos intervenants qui travaillent sur le terrain avec les personnes en situation d’itinérance.
Un salut de la tête ou un « bonjour » accompagné d’un sourire, ça fait du bien! « Ce qui tue, c’est la solitude. La chaleur humaine est importante », affirment les intervenants de la Mission.
C’est un choix qui vous appartient, mais si vous décidez de donner, que ce soit de l’argent ou autre chose, faites-le sans attente, ni jugement. Il se peut que cet argent ne soit pas utilisé exactement comme vous le souhaiteriez.
Si je croise une personne qui a l’air agitée, que dois-je faire? Si la personne semble difficile à approcher, il est préférable de ne pas l’aborder. Lorsque vous sentez que la personne est en détresse, appelez le 911. Les policiers font régulièrement appel à l’expertise de la Mission pour savoir comment interagir avec les personnes sans-abri en situation de crise. L’an dernier, 88O policiers ont participé à une formation spéciale offerte par les conseillers de la Mission.
Renseignez-vous sur les ressources dans votre quartier (centres de jour, haltes chaleur, hébergement abordable). De cette façon, vous pourrez aussi guider les personnes itinérantes rencontrées vers les meilleures ressources du coin. En effet, si les personnes en situation d’itinérance depuis longtemps connaissent les ressources, ce n’est pas toujours le cas pour les « nouveaux ».
Il est déconseillé de ramasser et de distribuer des denrées, des couvertures ou des sacs de couchage de son propre chef. Ces gestes réduiront les chances que la personne sans-abri se dirige vers les ressources adaptées qui peuvent lui venir en aide. Vivre et dormir dehors en hiver comporte des risques importants pour la santé et même, la vie de la personne. À Montréal, plusieurs ressources communautaires offrent des repas chauds et nutritifs, ainsi qu’un milieu sécuritaire où dormir.
Et personne n’est à l’abri de l’itinérance, qui présente aujourd’hui des visages multiples. Gardez à l’esprit que certains ont eu un traumatisme de vie qui les laisse sans famille, sans ami, sans réseau sur qui compter. Une combinaison complexe de facteurs peut conduire une personne autrefois stable à la rue : la pauvreté, le manque de logements permanents et abordables, des traumatismes personnels, la toxicomanie, la perte d’un emploi ou des problèmes de santé chroniques. Ces signes ne sont pas faciles à détecter. Il faut donc éviter de sauter aux conclusions quant à la situation ou aux capacités de la personne. La Mission a un département de recherche qui travaille à comprendre les raisons pour lesquelles des personnes deviennent sans-abri, leurs besoins et leurs trajectoires de vie pour adapter ses services et mettre fin à l’itinérance chronique.